Naissance d’une thérapie
Naissance d’une thérapie
L’histoire de l’homéopathie commence dans les années 1780 avec un médecin allemand, Samuel Hahnemann, le fondateur officiel de cette discipline.
Révolté par les effets néfastes et toxiques des médicaments de l’époque comme le mercure ou l’arsenic, il décide rapidement d’abandonner la médecine pour se consacrer à la traduction d’ouvrages médicaux.
C’est en traduisant un livre de William Cullen[1] qu’il découvre que le quinquina, utilisé pour combattre les fièvres et la malaria, peut provoquer une fièvre semblable à celle de la maladie s’il est administré trop longtemps.
Curieux et désireux de vérifier ce qu’il a lu, il décide de tester le quinquina sur lui-même.
Que se passe-t-il alors ? Il développe des symptômes semblables.
Il poursuit ses vérifications en essayant chez quelques proches.
C’est comme cela qu’il en arrive à la formulation du « principe de similitude » [2] : « Les propriétés thérapeutiques des médicaments[3] résident exclusivement dans leurs facultés de provoquer des symptômes pathologiques chez l’homme sain, et de faire disparaître les mêmes chez le malade. »
Il poursuit ses travaux. Après avoir étudié diverses substances sur des sujets sains, il les dilue de façon considérable pour diminuer au maximum leur toxicité.
Il administre ensuite ces dilutions chez des personnes malades.
Ces dilutions soulagent des symptômes semblables aux effets qu’avaient provoqués ces substances chez le sujet sain.
L’homéopathie était née…
Elle repose sur trois piliers : la pathogénésie, la loi de similitude, et la notion d’infinitésimalité.
La pathogénésie, c’est la méthode qu’a employée Hahnemann quand il a étudié certaines substances chez le sujet sain, puis chez le sujet malade.
Lui et ses collaborateurs ont ainsi étudié environ 1 200 substances différentes : parmi lesquelles on trouve des plantes, comme la belladone ou l’arnica, mais aussi des substances minérales toxiques comme le mercure, le plomb ou l’arsenic.
On nomme ce type d’expérimentation une pathogénésie[4].
Le Dr Julian, célèbre homéopathe, demandait à certains de ses étudiants de servir d’expérimentateurs volontaires ! Ils ont eu la surprise de voir apparaître des symptômes semblables à ceux pour lesquels ces molécules étaient prescrites à l’hôpital. C’est ce que l’on appelle en homéopathie la loi de similitude[5] .
Il s’avère que ce ne sont pas toujours les dilutions les plus basses qui créent des symptômes significatifs[6]. Parfois les dilutions sont tellement importantes que la substance initiale n’est même plus détectable au plan moléculaire. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles l’homéopathie est parfois autant critiquée[7] .
En 1810, Hahnemann publie la première édition de « L’Organon, de l’art rationnel de guérir » qui sera plusieurs fois mis à jour par l’auteur lui-même.
À Londres, le premier dispensaire homéopathique ouvre en 1849.
En France aussi, la discipline s’enracine. Le Dr Léon Vannier lance en 1912 La Revue de l’homéopathie française[8].
Et ainsi, naquit cette nouvelle thérapie.
Sources / notes :
1. William Cullen
2. Ce principe de similitude avait déjà été énoncé par Hippocrate
3. Organon paragraphes 22 et 26 : le « maître livre d’Hahnemann »
4. On parle parfois de « matière médicale » en homéopathie : il s’agit du recueil d’un grand nombre de ces pathogénésies. Julian, dans les années 70 et 80, écrivit sa propre matière médicale avec des remèdes modernes comme « cortisol », « pénicillium »,« halopéridol », « crésol », « chlorpromazine ».
5. Bien entendu ces expérimentations étaient conduites avec des placebos et donc personne ne savait ce qu’il prenait dans ces liquides tous transparents et sans odeur.
6. Ces symptômes s’expriment en fonction d’une courbe en sinusoïde de la plus basse jusqu’à la plus haute (parfois supérieures au nombre d’Avogadro).
7. Jacques Benveniste étudiera cette question dans ses travaux sur la « mémoire de l’eau » et ses signaux électromagnétiques qui sont repris aujourd’hui par le professeur et prix Nobel Luc Montagnier. C’est une autre histoire qui nous conduit aux portes de ce qu’on nomme aujourd’hui « médecine quantique », laquelle bouscule de la même façon les esprits que le fit, en son temps, Einstein et la théorie de la relativité.
8. Quelques noms vont marquer la discipline : il faut retenir les « matières médicales » de Hering, puis Kent qui se rendit célèbre par son immense répertoire qui, aujourd’hui informatisé, est à disposition des prescripteurs. Plus près de nous les Drs Zissu, Julian et Horvilleur écrivirent de nombreux ouvrages, répertoires, matières médicales et méthodes.
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